Après La question des fleurs, la première production de l’Agence, Lydie et Mickaël ont pensé naturellement à Ismaël pour leur nouvelle production Minuit quelque part. La Résistance, qui est chargée de la mise en scène, lui a confié le tableau “je revis à minuit”, une section festive tout à fait en phase avec ses élans créateurs. Après avoir exploré les célébrations nocturnes dans Le sacre de Lila, il plonge dans ce nouveau projet avec l’intention de contaminer par la joie du mouvement.
Peux-tu nous en dire plus sur le tableau qui t’a été confié ?
ISMAËL MOUARAKI, chorégraphe : Le titre est “je revis à minuit”, mais pour moi c’est plus “ nous revivons à minuit” , parce que c’est vraiment une dynamique de groupe qui a là-dedans. [...] je suis très familier avec ça, par rapport à ma dernière création et à mes origines marocaines de la danse rituelle. J’avais envie de continuer dans cette notion de rituel festif. Pour moi, le fil conducteur dans le tableau c’est la générosité de partager ensemble du rythme, d’être dans une énergie qui est contagieuse et continue. On va dans l’instinctif des danseurs. C’est une boucle de mouvement qui prend de l’accumulation et ça bâtit une dramaturgie. Dans le tableau, les interprètes sont dans un partage, dans une folie de vouloir bouffer l’espace. Ils ne sortent jamais, ils sont interreliés et interdépendants, et ils bouffent la vie ensemble pendant 10 minutes.
En quoi Minuit quelque part se distingue-t-il des autres spectacles sur lesquels tu as travaillé?
Ismaël: Déjà, au niveau de la durée, 10 minutes c’est un défi en soi. Je me sens vraiment privilégié de travailler avec ces interprètes là, ce sont des interprètes de très haut niveau, avec beaucoup de bagage. Ça va vite, c’est le fun. Le projet se distingue aussi parce que la musique est faite avant. C’est stimulant de changer un peu ses processus créatifs. Dans Minuit, on part de quelqu’un qui a déjà composé, et ça m’a permis de m’aligner corporellement en lien avec la musique, de trouver ma stratégie par rapport à ma vision chorégraphique et physique.
Qu’est-ce que “minuit” évoque pour toi ?
Ismaël: J’aime la nuit, lorsque tout le monde dort et que moi, je me sens vivant. Je me dédie le temps pour créer, pour avancer, pour penser dans le silence des autres et dans mon propre bruit à moi. Minuit, c’est un moment de privilège.
Je suis content que Mika et Lydie m’aient invité dans ce projet là : c’est une opportunité pour continuer à m’amuser et rencontrer des artistes. Et je suis heureux de partager un petit bout de spectacle avec d’autres chorégraphes que j’admire.
La Première de Minuit quelque part a lieu le 6 février 2024, dans le cadre de la programmation de Danse Danse au Théâtre Maisonneuve à Montréal.
(1,3) Répétition en studio @ Thomas Roys Bourdages
(2) Portrait Ismaël Mouaraki @ Sylvie-Ann Paré
(4) Minuit quelque part @Sylvie-Ann Paré
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